Le bon édito d’avril 2023 : éloge du sac « fourre-tout »

Une fois n’est pas coutume, ce n'est ni un défilé, ni la nomination d’un directeur artistique, ni une collaboration inattendue qui fait les gros titres du monde (de la mode) aujourd’hui. C’est une série, « Succession » pour les connaisseurs. Ou plutôt, un accessoire porté par le personnage de la série. Ha bon ? Oui, puisque votre Gazette vous le dit. Et cet accessoire… est un sac à main. Un gros sac à main. Un énorme sac à main, même. En toutes lettres, un sac « fourre-tout ».

Il se joue en réalité quelque chose d’important dans ces scènes fictives : toutes tirent leur origine de la vraie vie — la nôtre. Et ce que cette série dit en filigrane, et que l’on expose sans ciller dans cet édito, c’est la portée sociologique que revêtent nos vêtements. Ce qu’ils racontent de notre époque. Et de ceux qui les portent.

 

Qu’on les appelle « fourre-tout », « cabas » ou « 24 heures », les grands sacs s’accrochent aux épaules de ceux qui courent. Après le temps, souvent. Car on met tout dans un sac fourre-tout.

La vie que l’on a, celle dont on rêve et parfois même celle des autres. Une paire de ballerines pour dévaler les escaliers du métro entre deux rendez-vous. Une tenue de yoga pour s’étirer entre midi et deux. Un parapluie et des lunettes de soleil (nous sommes en avril) « au cas où ».


Les designers en ont d’ailleurs fait leur sujet de prédilection ce printemps-été 2023, comme pour contrebalancer la tendance aux sacs microscopiques des années précédentes. Tous s’entichent cette saison de dimensions monumentales et de proportions théâtrales. L’air de dire que le pratique peut être chic. Au Bon Marché, on en a fait un objet : le Cabas Escalator. Dont le monogramme coloré esthétise nos techniques escaliers croisés, imaginés par Andrée Putman. Et à La Gazette, on en a fait un sujet : « L’affaire est dans le sac ». Un rendez-vous dans lequel vous plongerez — avec nous — dans le sac shopping d’une personnalité ou d’un collaborateur du Bon Marché. Histoire de savoir ce qu’ils rêvent d’acheter dans nos allées. Si les séries ne sont décidément pas votre tasse de thé, en voici une à lire… et à partager.




Signé, la rédaction de La Gazette

Le 1er avril 2023