Discussion avec Ismail Tazi, co-fondateur de Trame Paris
Chez Trame Paris, le design est avant tout une histoire de rencontres. Une invitation à un voyage inédit, dans l’espace et dans le temps. Fondée en 2020 par les frères Ismail et Adnane Tazi, la Maison investit le Bon Marché Rive Gauche avec un pop-up exclusif. L'occasion de découvrir sa nouvelle collection, Alhambra.gcode, en collaboration avec l’atelier numérique Fab.Pub.
Avec une approche novatrice, Trame Paris présente une nouvelle définition du design. Pour en savoir plus sur ce concept, La Gazette a rencontré Ismail Tazi.
Découvrez le pop-up Trame Paris du 11 février au 26 mars au premier étage, à l'Espace Maison
Les ON : Participez à une conversation sur la technique d'impression 3D, dans l'architecture et le design paramétrique, avec Arthur Mamou-Mani et Trame Paris. Inscription →
« L’artisanat de demain est par essence numérique »
– Ismail Tazi
Chez Trame Paris, le design est avant tout une histoire de rencontres. Vos créations et expositions se nourrissent ainsi de collaborations variées. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre philosophie et vos processus créatifs ?
Chaque collection commence par un voyage au cours duquel trois designers ou artistes partent à la rencontre d’une région et de ses traditions. Lors de cette expédition, le brief est assez large afin de leur permettre de s’inspirer partout, pour ensuite co-créer avec Trame Paris et les artisans sur place.
Il est primordial de laisser un espace ouvert à toutes les parties prenantes afin de tirer le meilleur du voyage. C’est ainsi que nous créons des pièces esthétiques et originales.
« Nous souhaitons nous appuyer sur les savoir-faire traditionnels pour donner naissance à un nouvel artisanat numérique »
– Ismail Tazi
Avec un esprit novateur, vous vous servez d’une imprimante 3D pour créer des pièces aux volumes délicats et singuliers. Qu’avez-vous souhaité apporter au métier de l’artisanat avec cette innovation ? Quel peut être l’impact de cette technologie sur notre manière de consommer ?
Nous avons développé la collection Alhambra.gcode avec Fab.Pub, le studio de fabrication digitale fondé par Arthur Mamou-Mani, étoile montante française de l’architecture. Le concept, qui guide cette collection, est celui de fabriquer chaque objet, au plus près du consommateur final, grâce à un réseau mondial de fermes d’impression que développe Arthur.
Le matériau utilisé, la céramique, découle également d’une démarche éco-responsable. En effet, il est possible d’en trouver dans le monde entier, sans avoir besoin de traverser les océans.
Avec le pop-up Trame Paris au Bon Marché Rive Gauche, vous souhaitez montrer que la technologie peut nourrir les métiers du design. Quelle est votre vision du design de demain et comment envisagez-vous ce mélange entre artisanat traditionnel et technologie ?
L’artisanat de demain est par essence numérique. On a trop souvent l’image de technologies robotisées qui remplacent la main de l’homme. Avec cette collection, je veux démontrer qu’au contraire, elle conserve toute sa place dans un néo-artisanat qui hybride le geste et les connaissances techniques, celle du code en particulier.
La collaboration entre l’artiste génératif Alexis André et l’atelier Néolice en apporte une preuve éclatante : le dessin de ces tapisseries est généré par un algorithme soigneusement écrit par l’artiste. Quant à la fabrication, elle se fait dans la tradition des savoir-faire français, notamment en ce qui concerne le traitement de la matière et des couleurs. Ici, elle se fait avec une machine dernière génération, capable de transposer chaque pixel d’une image numérique par un point de tissage.
Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'échanger sur ce sujet, l'évolution de la tapisserie, lors d'une conférence au Bon Marché le 9 mars prochain.