La Gazette a croisé… André et Olivier Gas de la Maison Gas Bijoux

Rencontre
André et Oliver Gas Bijoux
Rencontre

Publié le 3 mai 2024


« La Gazette a croisé… » est un rendez-vous autour de l’héritage, de la découverte et de la discussion. Au sein de l’un des espaces du Bon Marché Rive Gauche, nous invitons deux personnalités à converser autour d’un sujet.


Ce mois-ci, plongée dans l’univers de Gas Bijoux avec André Gas, fondateur, et son fils Olivier Gas, CEO de la Maison. Complice, le duo revient sur les moments forts de leur histoire. Entre créativité sans limites, aventure familiale et désirs futurs. 


©Le Bon Marché Rive Gauche

Rencontre

La Gazette : Bonjour André et Olivier ! Comment allez-vous ?


André et Olivier : Bien, merci de nous recevoir dans les superbes Salons Particuliers du Bon Marché !


Vous fêtez cette année les 55 ans d’existence de Gas Bijoux. D’abord, bravo ! Quel est votre secret de longévité ?

 

Olivier : Merci ! Je pense que cela tient à notre façon de nous renouveler chaque jour. Avant même d’imaginer des collections, nous partons d'une matière. Chez Gas, nous aimons dire que c’est souvent à partir d’un « accident » qu’un bijou naît. 


André : Exactement. Je pense que nous avons su préserver cette façon artisanale de concevoir nos bijoux, entre magie et désirabilité. Cela nous importe peu d’être à la mode ou de ne pas l’être, nous suivons nos inspirations.

À ses débuts, la marque était connue pour ses porte-bonheur travaillés à la main par vous-même André. Est-ce que c’est ainsi que l’on pourrait encore la définir ? 


André : Oui, cela n’a pas changé. Ce qui a évolué, c’est le nombre d’artisans et artisanes qui s’activent à l’atelier. Avant, j’étais seul. Aujourd’hui, nous sommes plus de 70. 

 

Olivier : C’est vrai que depuis 1969, l’inspiration et l’esprit Gas sont restés intacts. Si vous venez dans notre atelier, c’est comme au premier jour : de grands plateaux en bois où s’entreposent nos bijoux, des tiroirs débordant de matériaux, de pièces inachevées, d’anciennes collections. Nous sommes une maison-atelier où la créativité est présente partout. 


— Le duo évoque leurs archives dont la richesse acquise depuis plus de 55 ans suscite une riche créativité pour la Maison. 


Pouvez-vous nous parler de cette « maison-atelier », comme vous l’appelez ?

 

André : C'est une immense ruche sur plusieurs bâtisses. On l'appelle la maison-atelier car c’est aussi ma maison. Trois étages remplis de tiroirs du sol au plafond. Il n’y a même pas la place d’accrocher un tableau !


Olivier : Au fil du temps, l’atelier s’est agrandi en grignotant quelques mètres carrés sur la maison…

« nous avons su préserver cette façon artisanale de concevoir nos bijoux, entre magie et désirabilité »

– André Gas, fondateur de Gas Bijoux

Vivre, travailler et accueillir vos artisans et créatives chez vous, cela éveille un certain esprit de famille. Que représente la famille chez Gas ?

 

Olivier : Cela s’est fait vraiment naturellement. À la maison-atelier, on rencontre un mélange de générations avec une vraie transmission entre elles. 


André : Nous avons la chance d’être restés au même endroit au cœur de Marseille, entre mer et « Bonne Mère ». Depuis 55 ans, les tiroirs et nos archives sont au même endroit. Nous nous sommes juste agrandis, la Maison atelier accueille plus de 70 artisans aujourd’hui. 

Est-ce que cela a toujours été une évidence qu’Olivier et Marie rejoignent l’aventure familiale ?

 

Olivier : « Aventure » est un mot bien choisi ! Avec ma sœur, nous avons grandi dans cette maison et nous avons tous les deux pris d’autres chemins. Et puis un jour, c’est arrivé comme une évidence. Je me souviens, au début c’était un joyeux bazar. Avec Marie, nous voulions mettre en avant ce trésor d’artisanat et la beauté du geste.

 

André : Je n’aurai jamais cru que Gas deviendrait un projet familial ! C’est une chance immense. Si mes enfants ne m’avaient pas rejoint, nous n'existerions probablement plus. Ce qui m'intéresse, c’est de faire de beaux bijoux. Mes enfants, Olivier et Marie, eux, voient plus grand : l’histoire, les collections, les boutiques... 


— Le duo précise qu’ils sont une famille, mais également des associés. Ensemble, ils partagent cette même envie de faire durer leur alliance le plus longtemps possible. 


Comment avez-vous pris votre place au sein de l’entreprise ?

 

Olivier : Marie est directrice artistique. Mon père est le chef d’orchestre de l’atelier. Et moi, je me charge du développement de la Maison. 

 

André : Chacun a trouvé sa cadence et a endossé naturellement le rôle qui lui revenait. 

De bijoux, vous faites désormais des sacs et des parfums. Pouvez-vous parler de cette évolution ? 

 

André : C’était une suite logique pour nous. J’ai toujours considéré le bijou comme un accessoire. Le sac et le parfum également.  


Olivier : On revient toujours à la matière et à l’artisanat. Pour les sacs, à partir du raphia que l’on voulait travailler de différentes couleurs pour devenir des bijoux en soi. Pour le parfum, à partir de belles matières premières. Un savant mélange entre soleil, mer et sel. 


— Olivier confie que cela fait près de 20 ans que son père avait l’envie de créer un parfum. Deux décennies pour trouver l’ingrédient solaire dont il rêvait. 

« nous voulions mettre en avant ce trésor d’artisanat et la beauté du geste. »

 – Olivier Gas, responsable développement de Gas Bijoux

Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Le Bon Marché ? 

 

André : C’est un lieu emblématique avec qui nous partageons des valeurs communes. C’est une fierté de faire partie de la sélection d’une telle institution ! 


Olivier : Pour célébrer nos 55 ans, nous commençons les festivités avec un lancement au Bon Marché. Cela témoigne de l’importance de cette collaboration pour nous. 


Qu’avez-vous prévu pour votre pop-up anniversaire au Bon Marché, du 25 avril au 1er juillet 2024 ?


André : Il y a beaucoup de nous dans ce pop-up. À Marseille, notre maison-atelier est construite sur un immense rocher dans le quartier du Roucas-Blanc. Nous avons retranscrit cette roche si particulière sur notre pop-up. 


Olivier : On retrouve cette roche un peu partout à la maison et dans l’atelier. Pendant l’exposition « Tous Fadas sur la Rive Gauche » nous voulions ramener Marseille à Paris. En travaillant le blanc, le laiton, le bois. Le pop-up est modulable, rond comme le soleil, organique comme les matières premières, aérien comme la mer.   


— Père et fils reviennent sur leur relation avec Le Bon Marché et comment celle-ci a participé au développement de la marque marseillaise au fil des années.

Quels sont vos projets à venir ?


Olivier : Nous allons dévoiler notre nouveau parfum au mois de juin, La Route des Plages. Un clin d'œil au sud et aux débuts de la marque. Avec également une collection de sacs façonnée en osier, un défi avec une matière que nous apprenons à dompter et rendre noble.   

 

André : Et puis continuer à faire ce que l’on fait, s’améliorer, bouger, ne jamais rester immobile, être désirable et surprendre, toujours !