L’interview-café des galeristes fondatrices de Wilo & Grove

Art & culture
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L’interview-café est un rendez-vous mensuel de La Gazette du Bon Marché. Et par « rendez-vous », on veut dire qu’il est à la fois digital et physique — un moment partagé en magasin, que l’on vous raconte ici.

 

Ce mois de décembre 2022, rendez-vous est pris au restaurant La Table du premier étage de La Grande Épicerie de Paris avec Fanny Saulay et Olivia de Fayet, fondatrices de la galerie d’art Wilo & Grove. Les deux Parisiennes disposent d’un espace au 1er étage du magasin où l’on retrouve des œuvres exclusives, parfaites à offrir en cette période de Noël.



© Le Bon Marché Rive Gauche

Rencontre

Bonjour, Fanny et Olivia !

 

Olivia : Bonjour !

Fanny : Ravie de passer ce moment avec vous.

 

— Fanny commande un café crème et Olivia une eau gazeuse. Le sourire aux lèvres, elles se disent contentes de s’offrir une parenthèse à La Table, dans leur journée très chargée. 

  

La galerie Wilo & Grove se distingue par une scénographie intimiste des œuvres d’art. Comment cet esprit chaleureux s’exprime-t-il dans votre espace au Bon Marché Rive Gauche ?

 

Fanny : Notre signature est de recréer l’ambiance d’une maison, en y intégrant des œuvres. Les gens se projettent plus facilement en les voyant en situation. Sur notre corner, nous avons donc agencé des meubles vintages de la collection du Bon Marché, dont l’esthétique correspondait à notre sélection.

Quels sont les talents émergents repérés par la galerie, à découvrir au Bon Marché ?

 

Olivia : Nous présentons une quinzaine d’artistes sur le corner et tous proposent des pièces exclusives au Bon Marché. Parmi eux, il y a Kanica, une peintre espagnole très inspirée par l’école du Bauhaus, qui intègre de la laine sur ses toiles. Autre créatif phare, Laurent Karagueuzian qui mélange, lui, collages et peinture dans un style très abstrait.


À quelques semaines de Noël, quels seraient pour vous les parfaits cadeaux à retrouver sur votre stand ?

 

Fanny : Les totems en céramique d’Amélie Dauteur, aux formes très ludiques et à un prix abordable. D’ailleurs, l’accessibilité est une spécificité de Wilo & Grove. Nous proposons une large fourchette, avec des prix allant de 50 € à 5000 €.

Vous avez toutes les deux un long parcours chez Christie’s. Quelle nouvelle approche de l’art voulez-vous défendre avec Wilo & Grove ?

 

Olivia : Notre première motivation était de construire un pont entre de jeunes artistes et un public d’amateurs. La seconde était de casser les codes des galeries d’art, qui peuvent intimider et décourager les potentiels acheteurs.

Fanny : Pour nous, il est inutile de « s’y connaître » pour acquérir de l’art. Il suffit d’avoir des yeux, une âme et une sensibilité. C’est le message porté par Wilo & Grove.

 

 — En riant, Fanny et Olivia révèlent une anecdote : celle de ne pas avoir réussi, un jour à pénétrer, dans une galerie, alors qu’elles sont du métier. Avec Wilo & Grove, leur ambition est d’abaisser toutes ces barrières.


Vous travaillez en duo depuis 2017. En quoi êtes-vous complémentaires ?

 

Olivia : Nous avons des profils et des compétences très similaires. On se complète surtout au niveau des personnalités.

 

 — Elles précisent, avec une pointe de fierté, que les années n’ont pas entamé leur entente, qui est toujours aussi solide. Une bonne dynamique sur laquelle repose le succès de Wilo & Grove.

« Notre première motivation était de construire un pont entre de jeunes artistes et un public d’amateurs. La seconde était de casser les codes des galeries d’art. »

Olivia de Fayet, co-fondatrice de Wilo & Grove

Qu’est-ce qui vous guide dans la curation des pièces ?

 

Fanny : Le coup de cœur. On choisit uniquement les pièces qui nous touchent. C’est ce procédé qui crée la cohérence de la collection. Le prix entre également en compte. Il ne doit pas être excessif. Enfin, on essaie de trouver une harmonie entre les oeuvres de nos 50 artistes.

 

Quels sont les grands noms d’hier que vous auriez adoré découvrir ?

 

Olivia et Fanny (en chœur) : Sam Szafran ! On vient de voir son exposition au Musée de l’Orangerie, à Paris. C’était un artiste exceptionnel qui ne fut pas assez reconnu de son vivant, car il faisait du figuratif.

 

 — D’une même voix, Olivia et Fanny dévoilent une ambition : celle de découvrir le prochain Sam Szafran parmi des artistes méconnus. Et de le mettre (pourquoi pas) sur la voie du succès.

Wilo & Grove au Bon Marché