L’interview-café de Ketzia Chétrite, fondatrice de Tressé
L’interview-café est un rendez-vous mensuel de La Gazette du Bon Marché. Et par « rendez-vous », on veut dire qu’il est à la fois digital et physique — un moment partagé en magasin, que l’on vous raconte ici.
Ce mois de juillet 2022, le rendez-vous est pris au 2e étage chez Rose Bakery, avec Ketzia Chétrite, co-fondatrice de la marque Tressé.
Bonjour Ketzia, comment allez-vous ?
Je vais bien, merci. Ravie d’être arrivée à l’heure et d’avoir défié les bouchons parisiens !
— Après s’être assise, Ketzia passe sa commande sans consulter la carte. En amatrice du café Rose Bakery, elle sait déjà ce qu’elle veut. Une citronnade bien fraîche accompagnée de scones nature.
Tressé a soufflé sa première bougie. Comment vivez-vous le bel accueil réservé à votre label ?
Je me sens reconnaissante ! Et aussi très fière. Depuis un an, nous partageons notre vision de l’art de vivre avec un grand nombre de personnes. C’est assez vertigineux de voir des gens adhérer à une idée qui était à la base très personnelle.
La marque célèbre la mode, la décoration et l’artisanat. Quel est le fil conducteur entre ces trois domaines ?
Des souvenirs de voyage. Les produits imaginés par Tressé sont inspirés de ce que chacun pourrait ramener dans ses bagages. Des vêtements, de la vaisselle, divers objets pour la maison : que des produits empreints d’un savoir-faire local. Chaque saison, nous célébrons un pays ou une région coup de cœur.
— Ketzia s’interrompt pour savourer la citronnade et le scone qui viennent d’être posés sur la table. Entre deux bouchées, elle confie qu’elle attendait son premier enfant lorsqu’elle a lancé sa marque. Elle a ressenti une énergie incroyable pour tout mener de front.
Derrière Tressé, il y a le duo d’un frère et d’une sœur ayant reçu la mode en héritage. Pouvez-vous l’expliquer ?
Notre mère, Évelyne Chétrite, est la fondatrice de Sandro. Mon frère Sivan et moi avons baigné dans la mode depuis l’enfance. Petite, je dessinais des vêtements dans l’atelier de fabrication durant des heures. Pour autant, je n’ai pas choisi ce métier tout de suite. J’ai d’abord travaillé comme avocate… jusqu’à ce que mes premières amours me rattrapent ! Sivan et moi avons ressenti au même moment le besoin d’exprimer notre héritage créatif dans un projet commun.
Comment vos liens familiaux nourrissent-ils la marque ?
Tout d’abord, ils ont inspiré son nom ! « Tressé » évoque le trio — mère, fils et fille — à l’origine du projet. Nous avons lié nos compétences pour le développer. Je m’occupe de la partie créative, mon frère dirige le digital et ma mère nous guide avec ses précieux conseils. Au-delà de son expérience, on bénéficie surtout de la bienveillance dont elle nous entoure.
Vous avez une démarche écoresponsable. Quels sont vos engagements ?
Notre objectif est de produire moins, mais mieux. Chaque saison, nous proposons une ligne composée uniquement de dix à quinze pièces. Nous privilégions les matières naturelles comme le rami et le lin, et réalisons nos tee-shirts en coton bio. On recycle également nos invendus en les teignant dans de nouveaux coloris.
— En attendant sa seconde citronnade, Ketzia évoque un souvenir fondateur. Celui d’un défilé haute couture Jean Paul Gaultier auquel elle a assisté à l’âge de 10 ans. Son ouverture sur le monde, qu’elle partage avec le designer, l’avait frappée.
Avec Tressé, on ne parle pas de collections, mais plutôt de valises. Que trouve-t-on dans celle de l’été 2022 ?
Cet été, on vous embarque en Espagne ! Dans la valise, on trouve des blouses brodées en lin, des robes en soie, des sandales en cuir, des bijoux en émail doré et de très beaux objets en céramique réalisés dans un atelier catalan.
La marque est entrée au Bon Marché Rive Gauche peu de temps après son lancement. Votre sentiment ?
C’est une grande chance ! Nous sommes très fiers d’avoir pu déposer nos valises dans un magasin qui offre une expérience exclusive à ses clients. C’est l’objectif poursuivi par Tressé.
Dans quels pays nous invitez-vous dans vos prochains drops ?
Cet hiver, Tressé vous fait voyager en Amérique du Sud. Mais je n’en dis pas plus ! Vous découvrirez nos trésors — et il y en a beaucoup — en déballant notre prochaine valise.