Le bracelet Hermès

La Montre Hermès, manufacture horlogère à part entière, est le résultat d’un processus bien conçu qui remonte aux racines de l’entreprise dans la sellerie. De fait, lorsque la montre de poche commence à céder le pas à la montre-bracelet au début des années 1900, Hermès possède le savoir-faire pour façonner de superbes bracelets. Ainsi, dès 1978, Hermès réalise ses propres montres à Bienne en Suisse, pôle essentiel de la haute horlogerie. En octobre 2006, Hermès inaugure un atelier de cuir unique où chaque garde-temps reçoit un élément primordial : un bracelet ou un « porte-oignon ». Fabriqué par des artisans hors normes, il est l’expression ultime des traditions d’une Maison dont la très riche histoire s’étend sur plus de 175 ans.

Une parfaite chorégraphie

Le prélude

La création commence par la pré-coupe de deux morceaux de cuir de même largeur et d’esthétique, qui forment les deux parties du bracelet. À ce stade, les peaux sont encore trop épaisses. Elles subissent la refente (coupe du cuir dans le sens de l'épaisseur) et le parage. Les bracelets pré-coupés sont ensuite aplatis pour devenir aussi minces sur les bords qu’une feuille de papier.


Une petite bande de viledon, tissu particulièrement résistant, est placée entre les parties supérieures et inférieures du bracelet. Enfin, l’ensemble est collé pour former un tout. Le ballet lui-même peut alors commencer avec une série de gestes méticuleusement exécutés par des artisans. Le but ultime : transformer le bracelet brut en une véritable œuvre d’art. 


Le premier acte


Le premier acte met en scène le traçage et le griffage, c'est-à-dire le marquage du trait et des points de couture avec un compas. Avec un fil de lin et deux aiguilles tenues à la main, l’artisan crée le fameux « piqué sellier ». Une danse complexe des aiguilles, qui se croisent dans chaque trou et se distingue par une technique de finition particulièrement élégante. Les points sont doucement martelés de chaque côté afin de les fixer et d’éviter l’usure.

Le deuxième acte


L’esthétique du bracelet est travaillée et plus particulièrement la tranche, dont l’arête doit être abat-carrée et poncée au papier de verre. Avec un soin méticuleux, l’artisan du cuir applique une teinture, la lisse et la cire. Chaque étape se répète jusqu’à ce que l’aspect soit parfaitement uniforme et que le bracelet donne l’impression d’avoir été fait d’une seule pièce. Le filetage, qui consiste à marquer une raie entre la couture et le bord du cuir, assouplit le bracelet tout en le rehaussant.

Le troisième acte


Les deux passants, qui accueillent la partie languette du bracelet, doivent être façonnés. L’un est fixe, l’autre est coulant. Pour ce faire, l’artisan découpe deux petites bandes, en pare les bords afin de former un passant de la même épaisseur là où ils se rejoignent. Puis, s’ensuivent les mêmes étapes que pour les arêtes du bracelet, mais à plus petite échelle. Collage, griffage pour préparer les points de couture, ponçage, teinture, lissage et cirage répétés. La figure la plus complexe consiste à fixer un des passants au bracelet avec le même point sellier. Le point de finition, invisible au porteur du bracelet, forme un « H ».

le final

Chaque bracelet est authentifié par une lettre signalant l’année de fabrication du cuir et par une forme géométrique désignant les peaux les plus précieuses. Ensuite vient le geste culminant, lorsque le bracelet est frappé du logo de la Maison ou du poinçon de maître. Ainsi, le client reçoit un produit unique qui intègre et remplit les critères rigoureux de qualité que s’impose Hermès.