Violette Serrat, entrepreneuse et make-up artist aux mille nuances
Beauté
Beauté
Directrice de la création du maquillage chez Guerlain, fondatrice de la marque de cosmétiques VIOLETTE_FR et maman à plein temps, Violette Serrat a une vie bien remplie. Une vie à son image, dynamique et pétillante.
Incontournable dans l’univers de la beauté, la jeune femme s’est fait un nom grâce à sa créativité débordante, son audace et son chic parisien. Rouge aux lèvres et paillettes aux yeux, Violette s’amuse avec les codes du maquillage qui, selon elle, a un vrai impact sur la vision que l’on a de soi. Invitée d’honneur de l’exposition « Comme un poisson dans l’eau » au Bon Marché Rive Gauche, elle a accepté de répondre aux questions de La Gazette, quelques semaines seulement après la naissance de son deuxième enfant.
Rencontre avec une make-up artist bien dans son époque, aussi passionnée que passionnante.
©VIOLETTE_FR
Rencontre
La Gazette : Bonjour Violette, merci de prendre le temps de répondre à nos questions. Comment allez-vous ?
Violette : Ça va ! J’ai eu un bébé il y a quelques semaines donc ça va comme si je venais d’avoir un bébé (rires). On va dire très heureuse mais fatiguée.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de votre attrait pour la beauté ?
La beauté est venue par hasard, je n’ai jamais vraiment eu d’attrait pour ce qui touche à l’esthétique. Plus jeune, je gravitais autour de l’art, du bien-être et de la mode, la beauté ne me traversait même pas l’esprit. J’ai donc fait une école d’art et, en parallèle, je prenais des cours de peinture. Après des études en stylisme pour devenir designer, il a fallu que je décide sur quoi je voulais me concentrer.
Un jour, une copine m’a demandé de la maquiller : « Tu le fais bien sur une toile, alors tu peux le faire sur un visage, c’est pareil ! ». J’ai alors eu une révélation : maquiller, c’était comme habiller et peindre un visage, ce qui regroupe mes deux passions. Je suis partie à New York pour apprendre le métier sur le tas. J’ai acheté des pigments, contacté des agences de mannequins pour me faire un book et après quelques essais par-ci par-là, j’ai rencontré Carine Roitfeld, qui m’a donné ma chance chez Vogue. C’est à ce moment que ma carrière a décollé.
Quelle est votre vision de la beauté ?
La beauté est quelque chose qu’on émane de soi-même, c’est une façon de s’occuper de nous. La beauté c’est ça, c’est un moyen de s’aimer. Il est important de ne jamais suivre les tendances et les diktats, c’est tellement relatif ! Ce qui compte, c’est de vivre notre vie, d’être heureux et de se dire que l’on est parfait tel que l’on est. En cela, la beauté peut vraiment nous aider.
Quelle est votre routine beauté et bien-être ?
Le matin quand je me réveille, je vais tout de suite me rincer le visage à l’eau. Ensuite, je mets mon Boum-Boum Milk, un soin 3 en 1 formulé à base de probiotiques, et C’est la Cream, une crème barrière. Le soir, je fais la même chose et j’utilise le serum Vegamour pour renforcer mes cheveux.
Comment l’envie de lancer votre marque de maquillage vous est-elle venue ?
C’est venu quand j’avais huit ans (rires). J’étais au jardin de Bagatelle en train de me balader et je suis tombée sur une rose rouge et noire. Je n’avais jamais vu une couleur pareille. Je me suis dit « si je le peux, un jour, j’en ferai un rouge à lèvres ». Plus tard, quand je suis devenue maquilleuse et que j’avais peu de moyen, j’ai commencé à fabriquer mes propres produits. Je me suis rendue compte que l'offre existante était très limitée en termes de texture, d’applications, de couleurs. Les produits que j’utilisais sur mes shootings étaient, je trouve, plus créatifs, plus fun. Donc très vite, j’ai rêvé de cette marque. Pendant 15 ans, je dirais.
Quelles sont les valeurs fondamentales de VIOLETTE_FR ?
Vous devez être la muse et l’artiste et vous traiter comme tel : vous êtes parfait ! Mon but avec VIOLETTE_FR est que chacun s’accepte. Je fais des produits qui n’existent pas sur le marché, qui ont des couleurs et des textures uniques, pour aider chacun à se célébrer.
Chaque produit est développé un peu comme le ferait un designer, les couleurs sont pensées de manière originale et exclusive. Je vais jusqu’à choisir les matières premières des pigments qu’on utilise au milligramme près. C’est vraiment une façon de travailler qui est très artisanale et créative.
Tout est aussi fait avec beaucoup de conscience pour l’environnement, c’est pour ça que l’on se concentre sur des produits qui n’existent pas. On utilise beaucoup de matières recyclées, on leur donne une seconde vie, ce qui nous permet de produire moins de déchets. Pareil pour les ingrédients, on source d’une manière très consciente et on nos produits sont vegan.
« Le maquillage n’est pas un tatouage, c’est une façon de s’exprimer, de se célébrer, alors allez-y pleinement ! »
Violette
Vous êtes parisienne mais New-Yorkaise d’adoption, comment ce mélange de culture se retrouve-t-il dans votre marque ?
Cultures, personnalités, styles : à New York, j’ai vu énormément de diversité dans les rues. Alors qu’en France, on a vraiment ce style unique, qui est reconnaissable dans le monde entier et nous donne une allure mode magnifique. Mais, on n’ose peut-être pas assez. J’ai donc voulu recréer ce style français mais avec un peu d’épices, avec des paillettes, avec un liner bleu Yves Klein, avec un rouge à lèvre rose fuchsia, en ayant toujours cette élégance française. C’est ça que New York m’a apporté, c’est cette inspiration que j’ai voulu ramener en France.
Deux ans après le lancement de VIOLETTE_FR, vous voilà sur le devant de la scène parisienne au Bon Marché, pour l’exposition « Comme un poisson dans l’eau », que cela représente-t-il pour vous ?
C’est vraiment une grande étape, nous fêterons les deux ans de VIOLETTE_FR pendant qu’on sera au Bon Marché. À Paris j’habite juste à côté et je suis une grande fan ! C’est le seul grand magasin où je vais faire du shopping. J’y amène ma fille tout le temps, parce qu’il y a toujours quelque chose à découvrir, je trouve que ça éveille les sens. Le Bon Marché arrive vraiment à créer un univers, et ce, depuis très longtemps. J’ai la chance de pouvoir y aller souvent et d’y avoir mes produits vendus me rend vraiment fière.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre pop-up au Bon Marché ?
Avec mon directeur créatif, Carlos Jadraque, nous avons imaginé un espace dans lequel on retrouve toute l’âme de la marque et les codes couleurs de la maison qui sont le bleu indigo, le blanc cassé, le laiton, le bois. L’idée était ensuite de faire un « shop by mood », un concept qui existe déjà sur notre site en ligne où il y a une section pour faire son shopping selon son humeur. Le défi a été de retranscrire cela en physique. Pour mettre en avant ces différentes humeurs, on s’est alors associé à des marques que j’adore. Comme Cinnamon Projects, spécialisée dans les encens de luxe avec qui on a développé une fragrance exclusive, Dieux Skin et ses célèbres eye-masks, ou encore VanMoof et Sennelier.
Le concept inclut également Barbara Sand, ma facialiste depuis presque 10 ans maintenant et qui est une magicienne. Dans notre cabine de soin au Bon Marché, elle viendra y proposer un tout nouveau soin Magic Glow en utilisant Boum-Boum Milk et C’est la Cream accompagnés de pierres énergétiques semi-précieuses, une gymnastique faciale et un massage drainant. Je crois beaucoup en l’expérience physique dans un magasin, car c’est ce qui vous permet de connecter réellement à l’univers d’une marque.
Jusqu’au 22 avril, uniquement sur rendez-vous
45 minutes – 80 € (paiement sur place)
« Je veux faire vivre une expérience, que ce soit beau et parfaitement exécuté ! »
Violette
Quels services pourrons-nous retrouver sur place ?
Nous allons proposer des Masterclass, qui graviterons toujours autour de ce concept de « shop by mood » et notamment comment la couleur peut impacter notre humeur. Il y aura également des Masterclass pendant lesquelles je partagerai mes techniques, mes conseils et mon expérience. Le souhait de proposer des Masterclass est quelque chose qui me trotte dans la tête depuis le lancement de ma marque. De pouvoir le faire à Paris, la ville où j’ai grandi, et en plus au Bon Marché, c’est tout simplement incroyable !
Vous sentez-vous vraiment comme un poisson dans l’eau ?
J’ai créé la vie dont j’avais rêvé. Je vis avec une famille extraordinaire, j’ai ma propre marque, je travaille pour Guerlain que j’adore. Tous les matins, je me réveille et je me dis que j’ai tellement de chance. Je vis entre mes deux villes chéries, Paris et New York, et aujourd’hui j’ai mon pop-up au Bon Marché. Donc oui, on peut dire que je suis comme un poisson dans l’eau !